Les résidents de l’Emeraude de Granville font leurs Jeux olympiques !

Il va y avoir du sport ! Les résidents de l'Ehpad L'Émeraude à Granville font leurs propres Jeux olympiques, en parallèle des JO de Paris 2024. Chaque jour, ils participent à une épreuve différente, avant une remise des médailles le vendredi 9 août.

Il n'y a pas d'âge pour participer aux Jeux olympiques. La preuve avec les résidents de l'Ehpad L'Émeraude à Granville qui prennent part à leurs propres olympiades, en parallèle des JO de Paris. Après une cérémonie d'ouverture ce vendredi 26 juillet, ils s'affrontent dans sept disciplines sportives : tir à l'arc, tir au but, vélo, pétanque, basket, lancer de poids et fléchettes.
"Quelque chose d'un peu magique" à voir les résidents se dépasser
Au programme du jour, tir au but. Un à un, les résidents volontaires défilent devant les cages - vides, pour l'instant - pour tirer dans un ballon. Chacun a trois essais, à trois distances différentes. L'animatrice Angéline Léger note ensuite les scores sur un tableau blanc : "C'est dix points pour ceux qui arrivent à mettre les trois buts. Sept pour deux buts, cinq points pour un but, et trois points pour ceux qui n'en ont mis aucun, mais qui ont participé.«
Car pour certains, venir jusque dans la salle de restauration où se tient l'activité est déjà une épreuve en soi, mais les résidents se prennent au jeu. "On en voit qui ne participent pas forcément aux animations et qui, là, prennent leur déambulateur et descendent. Ils font déjà cet effort", se réjouit Angéline.
"On a même des gens qui sont habituellement toujours en fauteuil et qui osent aller tirer au but. Les voir se lever, se dépasser, tirer même en étant assis sur son fauteuil, il y a quelque chose d'un peu magique", souligne Anne Geslin, la directrice de l'Ehpad, affilié au groupe EMEIS.

Un podium de quasi-centenaires

Après un premier tour, place à la finale, avec gardien cette fois. "Est-ce qu'il y a un goal parmi vous ?" Georges se prend au jeu. "J'ai peur de tomber, mais je vais essayer". À 93 ans, il arrive encore très bien à arrêter les ballons et défendre ses cages. "Oui, bon, ce n'est pas une référence, vous savez. On perd complètement. Quand j'étais jeune, en naviguant, il arrivait qu'on rencontre des bateaux étrangers et qu'on joue l'un contre l'autre. On s'amusait bien, c'était le bon temps. Malheureusement, à 93 ans, c'est fini, les jambes ne répondent plus du tout. Hélas.."
Georges se glisse tout de même à la deuxième place du classement du jour, devant Monique, 101 ans. "Je jouais au foot avec mes frères, c'est pour ça que je sais taper dans un ballon", raconte la centenaire, qui a le triomphe modeste.
Une qualité que semble partager Bernard, pourtant champion du jour et pour l'instant premier au classement général. "Je suis surpris parce que je n'ai rien compris à la compétition, je n'entends rien dans cette salle. J'ai simplement donné des coups de pied, j'ai encore cette chance-là." Il aura aussi la chance de monter sur le podium pour la remise des médailles lors de la cérémonie de clôture, le vendredi 9 août.

Article France Bleu Cotentin de Chloé Martin